Interview réalisée par KrucK pour ‘Rock Inside #01′ septembre octobre 2010

C’est dans une ambiance très chaude que Bran Terror nous dévoile son set. Dans un style Dark Wave puissant et survolté, les quatre compères supermotivés ont mis le feu au Nashville Pub. Après la fermeture des portes nous leur avons posé quelques questions.

Tout d’abord, qu’avez vous pensé du concert de ce soir?
Guilhaume (vocal, sample): C’était bien, il y avait un bon public, c’est bien qu’il se passe des choses comme ça sur Béziers.
Sylvain (Veejaying): On tire notre chapeau aux organisateurs et au lieu.
Didier (Guitare, machines): Il n’est jamais facile de jouer sur ses propres terres, dans le sens qu’ailleurs c’est plus facile.
Guilhaume: Il veut dire que l’on a peut être un peu plus de réticences car on ne veut pas se louper devant les copains. Ailleurs on se lâche plus.

Quelles sont vos principales influences?
Sylvain: Moi c’est plutôt Electro Body Music avec des groupes comme Spark.
Guilhaume: Pour moi c’est vaste. A la base c’était plutôt du hardcore mais maintenant j’écoute vraiment de tout. Par exemple, même si je n’aime pas l’étiquette « world music », j’écoute énormément de musique qui vient d’Europe de l’est, d’Inde Etc.
Didier: Je viens du Punk Rock, après je suis passé au Punk Hardcore et ensuite en 1993/94, j’ai viré Electro Dark. C’est une période ou j’ai découvert des choses beaucoup plus sombres, The Cure avec Pornography, Project Pitchfork, Sisters of Mercy…
Dc FeelGood (Batteur): J’ai commencé par écouter les Cure au collège, j’ai bifurqué par la cold wave avec Joy Division, pour arriver à l’Indus avec Ministry.
Didier: Il y a quand même un groupe qui fédère tout le monde, c’est Nine Inch Nails. 

Vous utilisez le duduk qui donne cette ambiance si particulière à certains de vos morceaux. Dîtes nous en plus sur ses origines.
Guilhaume: Je l’ai découvert un soir par hasard en regardant Arte… C’est un instrument traditionnel arménien, on l’entend beaucoup dans les musiques de films (« Gladiator », « La dernière Tentation du Christ » de Peter Gabriel), ou encore dans les reportages pour donner une impression à la fois orientale et triste. Au niveau du son ça peut se rapprocher de la clarinette, sauf que la clarinette a une anche simple. pour le duduk, c’est une anche double comme le hautbois. Je ne suis pas un très bon joueur de duduk, mais quand on en joue bien, c’est vraiment mélancolique, doux. Il faut écouter Djivan Gasparyan en jouer.

Dans le futur, utiliserez-vous un autre instrument traditionnel?
Guilhaume: En ce moment, j’apprends la clarinette et le solfège. En fait cela fait des années que je joue avec des tablatures. Si on trouve d’autres personnes qui jouent d’un instrument qui nous plaît, on pourrait en faire des samples.

Pour vous, l’élément visuel est-il indispensable?
Sylvain: Au départ, Cristina la femme de Didier, jouait dans le groupe et au dernier moment, on peut le comprendre, elle a ressentie une peur de la scène et s’est désistée. Nous n’avions pas encore de batteur alors, comme il ne restait plus que deux personnes dans le groupe (Didier et Guilhaume), il a fallut trouver quelque chose pour animer la scène. On avait vu des groupes qui diffusaient des vidéos et on avait trouvé ça super. J’ai donc eu quinze jours pour créer des vidéos pour douze morceaux, puisqu’on avait une date à Marseille dans une salle de 300 personnes.

Qu’est ce qui détermine le choix des images?
Cédric (Manager): Il n’y a pas de leadership, c’est un projet très cool, tout le monde se regroupe pour mener le projet le plus loin possible.
Sylvain: Jamais personne ne se dispute. Au niveau des compos, des paroles, des vidéos, chacun amène son truc et tout le monde est content du résultat à la sortie. Au départ pour les vidéos je me basais sur les paroles mais je me suis rendu compte que les paroles pouvaient être lentes avec une musique très rythmée, du coup les vidéos étaient en décalage. Maintenant mon approche est davantage de mixer des vidéos en suivant le tempo tout autant que le thème.

Vous participez à des free parties. Pourquoi y jouez-vous et comment se passe l’organisation, le choix des lieux?
Cédric: C’est une scène comme une autre, ouverte à tous. Au départ en 1992/93, on pouvait y trouver des hardos, des punks, des psychos, même des gens qui sortaient de boite. Après ça s’est refermé avec les années, mais on aime le principe du Do It Yourself.
Guilhaume: On fait aussi des concerts sauvages, c’est le même esprit. On amène la sono, on se branche et on joue; Il n’y a pas de contraintes. Cela demande un peu d’organisation pour le matos, mais on est dans une région ou il fait chaud et c’est super sympa de jouer dans les bois.
Didier: Au départ on nous y a invité, il y avait pas mal de monde et puis on a décidé de les organiser nous même. Si personne ne le fait pas pour toi, fais le toi-même! C’est la deuxième année. Il est difficile dans notre région de jouer dans des lieux officiels. l’intérêt n’est pas qu’il y ait forcément 200 ou 300 personnes, le but c’est de se faire plaisir.
Sylvain: C’est mieux régis que quand c’est une mairie qui s’en occupe. Les groupes n’ont pas d’horaires à respecter, les gens s’entendant à merveille. Ils partagent quelque chose où chacun est libre. Dès qu’il y a des règles trop strictes ça peut dévier.

Vos textes sont très orientés sur la société, la nature humaine. Quel est votre message?
Guilhaume: J’essaie de ne pas donner de « message » trop prêchi-prêcha. Le but est de faire réfléchir les gens, c’est déjà assez compliqué d’avoir sa propre opinion. J’aimerai avant tout que mes paroles évoquent des images.
Sylvain: J’ai toujours trouvé les paroles de Guilhaume très ambigües, chacun peut les prendre pour soi, peu importe le milieu social.
Guilhaume: A chaque nouveau morceau, nous déterminons un thème, j’essaie d’y réfléchir et de trouver des paroles. S’il devait y avoir un message global, il serait: Essayons de mieux comprendre l’autre, ouvrons nous sur le monde. On est enfermés dans notre quotidien, sur ce que l’on connait. Nous vivons dans un monde de consommation, alors qu’il se passe des choses devant lesquelles on ne réagit plus.

Un auteur ou un roman qui vous a marqué?

Guilhaume: Marcel Proust, parce que j’aime quand il y a du style. Proust c’est pas forcément évident à lire, c’est long, mais c’est avant tout très imagé. J’aime quand il y a une bonne histoire bien sûr, mais je suis beaucoup plus sensible aux ambiances.
Didier: Gérard de Nerval. S’imprégner des souvenirs liés à ce que l’on peut ressentir au moment présent.
Guilhaume: Je viens de lire « Sous le reigne de Bone » de Russell Banks, un roman qui parle beaucoup de reggae, qui n’est pas mon style musical. Mais ce livre a une ambiance qui m’a beaucoup plu.

Le dernier mot est pour vous.
Didier: On adore Tamtrum (autant que Tantrum), Punish Yourself, Ministry, Nine Inch Nails et on attend de faire leurs premières parties.
Sylvain: Il y a le concert de mardi soir à Tourbes ou plusieurs personnes vont se bouger pour passer un super moment, et pleins de concerts prévus jusqu’à la fin de l’année.
Didier: Surtout dans les projets, il y a la reprise de Joy Division  » She’s lost Control », seule reprise faite par Bran Terror en six ans d’existence.


Quelques Chroniques

« Infernul din vis »

infernul-din-vis-2006

Bien que la Dark électro soit un genre qui est passé de l’adulation sans retenue à un purgatoire limite ringard, quelques formations continuent à porter l’étendard de cette électro sombre popularisée par les Das Ich, Wumpscut: et autres Hocico. Sur cette démo de 12 titres, Bran Terror groupe romano/biterrois reprend vaillamment le flambeau. Bran Terror dispose d’un beau registre qui va de la new-wave planante et glaciale avec la voix de Cristina, à des avatars noïses absolument convaincants, en passant par de la dark electro classique façon « Metropolis ». Bran Terror puise à la fois dans la New-Wave (notamment sur la voix robotisée presque Növo), dans l’indus rouillée, la noïse étouffante ou la percu tribale. Les influences de l’est sont également bien présentes sans jamais tomber dans la caricature de type vampires chez les soviets. Samples martiaux ou éructants comme dans Ussr terror. Bran Terror pratique sur leur Dark Electro des boutures paradoxales et le groupe parvient à réaliser des titres miraculeux, irradiés et parfois sauvages rejoignant presque l’intensité d’Ambassador 21 notamment sur « Garda di fier ». Bran Terror est un groupe qui, en live, à l’axess 7, m’avait complètement surpris et renversé, prouvant une nouvelle fois que la
question du « genre » musical n’a absolument aucune importance. Le mélange claviers + guitare live et percus s’était révélé d’une efficacité totale. Les soubresauts de la Dark Electro nous promettent encore moult frissons et transes obscures.

Kether pour Axess Code

Déjà rencontré à droite à gauche pour des titres assez agressifs et bien glandés, le trio Bran Terror est l’un des groupes les plus connus de la scène électro goth-80′s revival de Béziers. Tu me diras, ça nous fait une belle jambe mais l’on aurait tort de s’en tenir à cela. Si cet album souffre de points faibles patents (utilisation des voix notamment, tant pour ce qui est du français que du maniérisme parfois kitsch et convenu de la chanteuse ; ainsi Matière), il n’en demeure pas moins qu’ils se débrouillent sur certaines plages comme des as. Ainsi pour ce qui est de la seconde, USSR terror, on croirait entendre du Depeche Mode du tout début mais en mieux qui plus est. Ce morceau-là est un pur carton ! Du revival comme ça, moi, j’en redemande dans mon bol le matin avant de partir ! Mais c’est aussi paradoxalement ce qui rend un peu difficile la suite de l’écoute à l’exception des quatres morceaux aux trois-quart du disque, soit Strontium 90, Gardia de fer , Cosmar (excellent ! A rapprocher du groupe lorrain Prince Albert) et Another love story (qui vire au brutal). Dans le livret on pourra
d’ailleurs apprécier l’originalité des thèmes servant de base aux titres, souvent à base de dénonciations politiques ayant trait aux pays d’Europe de l’Est : Russie, Biélorussie, Roumanie), peut-être regrettable pour ce genre de musique, à l’iconographie relativement riche. Sans doute eût-il mieux valu que l’exercice fût concentré sur un EP plutôt qu’un album, réjouissons-nous cependant de ces quelques chansons particulièrement terrifiques et abouties, mentionnées plus haut.

folliculaires.free.fr

Une chronique en Hongrois

Kevés olyan zene van, amely első hallásra le tud nyűgözni. Bennem általában csak a sokadik hallgatás után alakul ki a teljes kép az adott előadóról, számról vagy albumról. Ennek megvan az a hátránya, hogy mikor mások mutatnak zenét, hogy  » Ezt nézd, ez zseniális! », én általában csak hümmögök. Na persze, mindig is voltak, vannak és lesznek olyan dolgok amiket az ember elsőre is kiguvadt szemekkel és földbegyökerezett lábakkal hallgat. Na, a francia–román Bran Terror pont ilyen zenét csinál.

A zenekarra Facebookon találtam rá, miközben éppen az EBM csoport üzenőfalát böngésztem. Egy számomra ismeretlen francia fickó linkelte a fent említett zenekar Nostru [1989-2009] című dalát. Általában nem szoktam céltalanul videókat nézni, de szerencsére most megtettem. Talán a bazi nagy tanknak nem tudtam ellenállni, talán valami más vitt rá, hogy megnézzem, de mindenesetre szívből örülök, hogy megtettem.

A szám sima 4/4-es dark electro/electro-industrial/terror-banana számként indult, de mikor 1:13-nál beindult a zúzda, én azt hittem eldobom a hajam. A szintetizátor mellett belépő torzított gitár és hardcore stílusú vokál teljesen meglepett és egyből ráhangolt a zenére. Kíméletlen, kompromisszummentes adrenalinfröccsöt kaptam a szervezetembe a füleimen keresztül és ez az érzés szerencsére meg is maradt a szám végéig. Viszont ami mindennél nagyobb meglepetés volt számomra, az a break-ben belépő dallamos vokál. A zúzás és a nyugtató dallamok közti váltás olyan erőteljes volt, amilyennel sajnos ritkán találkozom industrial nótákban. Nem tisztességes iparosmunka ez, hanem igazi mestermű.

Miután meghallgattam a számot egymás után ötször, úgy döntöttem, hogy utánanézek, hogy mégis mi fán terem ez a zenekar. Rövid keresés után kiderült, hogy pár ingyenes válogatáslemezen jelentek már meg számaik, valamint két demót is kiadtak és jelenleg az új albumon dolgoznak. Hát, én kíváncsian várom az albumot….

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